Vous sentez que quelque chose cloche à la vue de votre enfant qui préfère rester seul dans son coin, alors que tous ses autres copains de classe se rassemblent autour d’un jeu. En tant que parents, vous paniquez, vous vous posez des questions et c’est tout à fait légitime. Surtout, que chez vous, il n’adopte pas la même attitude ! La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas raison de dramatiser, cette période est souvent passagère et peut se solutionner à l’aide de ces quelques conseils.
Comment reconnaitre un enfant qui a du mal à socialiser ?
Certains enfants donnent l’impression que se faire de nouveaux amis est si facile. Sociables et affables, ils peuvent animer une pièce à eux tout seuls, riant, jouant et donnant des high-five à tous les enfants qu’ils rencontrent. En quelques minutes, il semble que tout le monde connaisse leur nom et veuille être leur ami. Ils sont nés extravertis.
À l’opposé du spectre, il y a l’enfant timide. On peut souvent trouver un enfant timide accroché à son père ou à sa mère ou, en l’absence d’une personne de confiance, assis tout seul, la tête basse, ne parlant à personne. Il ne s’engage pas, ne regarde presque jamais dans les yeux et, s’il ose dire quelque chose, il est généralement très difficile de le comprendre.
« Elle n’est pas comme ça à la maison », dira le parent à l’enseignant, au pédiatre ou à toute autre personne que son enfant ne reconnaît pas. « À la maison, nous n’arrivons pas à la faire taire ». Et c’est probablement vrai. Un enfant timide n’est pas intentionnellement inamical. Mais en présence de quelqu’un de nouveau, ou dans une situation qui le met mal à l’aise, il est plus facile de se désengager. Comprenez que dans un nouvel environnement tel que l’école ou autre nouveau lieu, l’enfant sort de sa zone de confort et demande un temps d’adaptation pour y être à l’aise.
Pourquoi un enfant a du mal à se faire des copains ?
Plusieurs raisons peuvent pousser à un enfant à devenir solitaire. D’ailleurs, il peut même l’être par nature, mais généralement c’est une période transitoire. Pour en comprendre les causes, on se pose les bonnes questions à commencer par son système de garde avant la maternelle. À moins que celle-ci n’ait été une période hostile, la cause ne peut venir de ce critère. Si par contre, vous avez favorisé une garde à la maison, toujours très rapprochée, avec rarement de nouveaux visages pour l’enfant, il est très probable qu’il ait adopté l’habitude de toujours voir les mêmes personnes. Dans un nouvel environnement, les inconnus peuvent l’intimider, voire même lui faire peur.
Il peut également s’agir d’un manque d’autonomie et de confiance en soi. C’est pourquoi aménager la maison pour améliorer l’autonomie d’un enfant est intéressant.
Ensuite, demandez-vous s’il s’agit d’un trait de caractère de famille. Si le papa ou la maman est de nature introvertie, ce mode de vie peut être facilement transféré à l’enfant. Autre raison, votre enfant a l’habitude de jouer tout seul et n’aime tout simplement pas partager ses jouets. Ou, peut-être est-il particulièrement sensible et timide ? Dans certains cas, il peut même tout simplement s’agir d’une petite bagarre entre copains qui a poussé l’enfant à bouder dans son coin.
Comment aider mon enfant à s’ouvrir aux autres ?
Tout d’abord, ne vous inquiétez pas si votre enfant est un peu plus hésitant dans les situations sociales. Il n’est pas réaliste d’attendre de chaque enfant qu’il se lance et devienne le leader d’un groupe. Mais il y a des choses à faire et à ne pas faire qui aideront votre enfant à se familiariser avec la scène sociale.
Ne poussez pas trop fort
Lorsque les enfants sont déjà en difficulté, les forcer à faire quelque chose contre leur gré améliore rarement la situation. Essayez plutôt de choisir trois activités potentielles et demandez à votre enfant d’en choisir une. On évite surtout de surprotéger l’enfant et plutôt à l’encourager lorsqu’il est face à un problème. Il est très important de lui donner l’occasion de faire ses preuves.
Apprendre à poser des questions
Parfois, lorsque les enfants sont nerveux ou qu’une conversation traîne en longueur, ils peuvent devenir plus introvertis et, en fin de compte, avoir des difficultés dans les situations sociales futures. Des études démontrent toutefois qu’il existe plusieurs façons pour les enfants d’entamer et de poursuivre des conversations positives avec les autres. L’une d’entre elles consiste à poser des questions. La meilleure façon de découvrir les autres et de créer des liens est de poser des questions qui concernent spécifiquement la personne avec laquelle l’enfant parle. Encouragez votre enfant à poser des questions auxquelles on ne peut pas répondre par un simple oui ou non.
Pratiquez le jeu de rôle
Le jeu de rôle, avec des enfants plus jeunes ou plus âgés, est un excellent moyen pour les enfants de pratiquer activement leurs compétences sociales. Demandez à votre enfant de faire semblant d’être la personne avec laquelle il a du mal à parler ou à s’entendre. Cela vous donnera une idée de ce qu’est cette personne, ou du moins de la façon dont votre enfant la perçoit. Changez ensuite de rôle pour voir comment votre enfant se comporte lorsqu’il fait semblant d’interagir avec cette personne. Suggérez des moyens pour que votre enfant puisse parler plus efficacement avec la personne. N’oubliez pas d’inclure le langage corporel, comme le sourire et le contact visuel, lorsque vous conseillez votre enfant.
Invitez des enfants à la maison
C’est là où il se sent le plus en sécurité donc c’est l’endroit où il sera plus enclin à s’ouvrir aux autres. Ensuite, multipliez les occasions d’activités nouvelles, mais de manière progressive. Proposez des activités qui pourraient réellement l’intéresser et évitez de répéter les mêmes jeux qui le lasseront facilement.
Suivez ses intérêts
L’appréciation des autres est plus naturelle lorsque l’enfant fait quelque chose qui l’intéresse vraiment. Qu’il s’agisse de pratiquer son sport favori, de jouer d’un instrument qu’il aime ou de faire partie d’un club qui l’intéresse, c’est le premier pas vers le développement de compétences sociales. Cela permet également à l’enfant de côtoyer des personnes partageant les mêmes idées que lui, avec lesquelles il se sentira probablement plus à l’aise. Bien qu’il soit important, de pouvoir socialiser avec des personnes ayant des intérêts différents, commencer avec d’autres enfants qui aiment les mêmes choses est un excellent moyen de développer plus facilement des aptitudes sociales.
Enseignez l’empathie
Si les enfants comprennent mieux ce que ressentent les autres, ils sont beaucoup plus susceptibles de se sentir liés aux autres et de nouer des liens positifs. Les parents suggèrent d’enseigner l’empathie en parlant de différentes situations et scénarios avec votre enfant. Demandez-lui ce que d’autres personnes peuvent ressentir lorsque chacune de ces choses se produit. Une partie de l’enseignement de l’empathie consiste à aider les enfants à apprendre à écouter activement les autres. Cela implique de se concentrer sur ce que les autres disent, puis de réfléchir à ce que l’interlocuteur a dit une fois la conversation terminée.
Connaitre les limites de votre enfant
Certains enfants sont tout simplement plus sociables que d’autres. Il ne faut pas attendre d’un enfant timide et introverti qu’il interagisse de la même manière qu’un enfant naturellement extraverti. Certains enfants se sentent à l’aise dans de grands espaces, tandis que d’autres ont plus de facilité à entrer en relation avec leurs camarades lorsqu’ils sont en petits groupes. Il est également important de comprendre les limites de temps d’un enfant. Les enfants les plus jeunes et ceux qui ont des besoins particuliers peuvent ne se sentir à l’aise que pendant une heure ou deux.
L'erreur courante des parents
Les parents ont tendance à croire qu’un comportement extraverti est bien mieux qu’un autre introverti. Ce qui est totalement faux. Ce sont juste des traits de caractère différents avec chacun leurs avantages et inconvénients. Effectivement, les images de plaisir partagé à l’image des enfants qui se tiennent main dans la main sont mieux vus, qu’un solitaire qui joue seul, souvent pointé du doigt. Au Japon toutefois, la discrétion est un trait très valorisé, tellement que 90 % des habitants se disent timides et n’en sont pas complexés. Raison pour laquelle, l’estime des enfants extravertis peut être d’un souci culturel.
Sachez qu’un enfant introverti a lui aussi ses atouts. Il est plus observateur et a un meilleur sens d’analyse que les autres. Souvent, il est plus autonome, plus sensible et même plus intelligent. Ce n’est pas parce qu’un enfant aime rester seul qu’il faut absolument chercher un « remède » pour l’aider, ou qu’il finira sa vie tout seul. L’essentiel est de respecter la personnalité de votre enfant, lui faire confiance, sans le surprotéger.